Lafarge image
17.02 2015

Le logement abordable de Lafarge

Plus de la moitié de la population mondiale n’habite pas un logement décent. Comment Lafarge, qui adresse traditionnellement de grands comptes, peut-il y trouver un gisement de croissance ?

Tout simplement par une approche de l’innovation par les usages. Lafarge observe que des millions de personnes dans le monde travaillent et sont solvables, mais habitent des logements (en dur) dont ils ne sont pas propriétaires. Et par conséquent ils ne les rénovent pas, puisque sans titre de propriété ils n’ont pas accès au crédit. Ses équipes montent alors leur programme de « logements abordables » en 2010.

De quoi s’agit-il concrètement ? De seaux de béton à prise retardée, prêt à l’emploi pour les particuliers et livrable directement en rickshaw au cœur des bidonvilles indiens inaccessibles aux bétonnières. De terre-ciment, un nouveau ciment qui se mélange à la terre crue pour fabriquer une brique crue écologique qui évite la cuisson responsable de la déforestation. Ou encore de programmes de microfinance pour la construction de logements abordables.
Lafarge bâtit ainsi un nouveau business model qui crée de la valeur d’usage pour les habitants des favelas et bidonvilles, et de la valeur économique pour le cimentier.

Photo (c) Lafarge

publié le 17/02/2015 à 04:48
#bidonville #business model #construction durable #favela #habitat #Inde #innovation sociale #logement #microfinance #urbanisme #ville
(0) Commentaire
urbz
03.02 2015

Urbanisme participatif dans les bidonvilles

Mumbai, la ville de Bollywood et de ses stars de cinéma. Mais aussi la ville où plus de 60% de la population vit dans des bidonvilles. Traditionnellement, les municipalités les détruisent pour reloger leurs habitants dans des structures nouvelles. Quitte à détruire les liens sociaux et l'économie existants dans ces quartiers.

Les urbanistes militants d'Urbz, eux, entendent donner aux habitants une voix sur le devenir de leur maison et la refondation de leur quartier. Et bien sûr, lorsqu'on met les hommes concernés au cœur des discussions, on découvre que s'ils n'investissent pas plus dans la réfection de leur logement, c'est tout simplement parce qu'ils craignent à tout instant d'être délogés. Quand Urbz monte le projet Homegrown Cities, ils associent les habitants à une démarche de valorisation urbaine participative. Et ça marche ! Expériences pilotes, infrastructures nouvelles d'aménagement urbain : main dans la main, habitants, architectes et entrepreneurs locaux inventent leur ville de demain.

Photo Urbz

publié le 03/02/2015 à 11:45
#habitat #Inde #innovation sociale #logement #participatif #urbanisme #ville
(0) Commentaire
BPI4
27.01 2015

Non, l’enjeu de l’innovation n’est pas technologique !

Non, l’innovation n’est pas technologique. Pour en convaincre les patrons français et soutenir leurs investissements en innovation, tout comme ceux de Bpifrance, éduquons-nous maintenant sur ce qu’est vraiment l’innovation : l’invention de réponses adaptées à des usages émergents.

« Non, l’innovation n’est pas que technologique » annonçait hier Paul-François Fournier, directeur exécutif en charge de l'innovation chez Bpifrance. Je salue cette prise de position intelligente. Enfin ! Car non, l’innovation n’est presque jamais technologique, quand bien même elle se traduit in fine par une forme technologique.

L’innovation crée de la valeur à la fois pour l’entreprise et ses clients. La création de valeur de BlaBlaCar, c’est la définition du business model de la confiance. Cela se traduit par un site et des applications de mise en relation qui n’ont rien de révolutionnaire sur le plan technologique. Quand Valeo produit une nouvelle forme de motorisation hybride, elle crée de la valeur parce qu’elle invente un business model capable de mettre l’hybride à portée de tous. Cette vision économique, écologique et sociale se traduit ensuite par une formidable invention technique.

L’innovation qui crée de la valeur, c’est l’innovation par les usages.

Je complète ici la définition « en creux » d’une innovation « non technologique » donnée par Paul-François Fournier. Lire la suite

publié le 27/01/2015 à 10:29
#Bpifrance #business model #économie #innovation #innovation non technologique #innovation par les usages
(0) Commentaire
memoire
30.07 2014

Oubliez les études standards: elles ne livrent pas la vérité – 2

J’ai déjà évoqué ici l’importance de l’observation pour comprendre quelle est la vraie vie des gens. Elle est liée au fait que hors contexte, personne n’est jamais conscient de ses gestes et que cette conscientisation du quotidien n’est justement activée que par le contexte.

N’écoutez pas ce que je raconte : mes souvenirs sont faux !

De nouvelles découvertes en neurosciences confirment encore ce propos. D’une part nous apprenons que nos souvenirs ne sont pas des enregistrements parfaits de nos expériences, mais d’autre part nous découvrons que nous les modifions à chaque fois que nous les appelons à la conscience.

La mémoire n’est pas fiable.

La psychologue Elizabeth Loftus avait procédé il y a déjà longtemps à une célèbre expérience sur ce qu’elle a appelé le syndrome des faux souvenirs. Elle avait soumis un journal détaillant quatre événements de leur petite enfance à deux douzaines de personnes. Trois faits étaient réels. La quatrième expérience était purement fictive. Elle décrivait comment, à l'âge de cinq ans, chaque enfant avait été perdu dans un centre commercial et sauvé par un inconnu. Quand elle avait interviewé les sujets, un quart d'entre eux se rappelait avoir été perdu, et s’en souvenait même avec un remarquable sens du détail. « Je pleurais, je me souviens de ce jour. . . Je pensais que je ne reverrais plus jamais ma famille ». « Un vieil homme s'est approché de moi. . . . Il portait une chemise de flanelle. . . . Je me souviens que ma mère m'a dit de ne jamais plus recommencer ». Sauf qu'il n'y avait jamais eu d'homme en chemise de flanelle ni d’avertissement de la mère.
Cette découverte de l’absence de fiabilité des souvenirs a changé la tournure de nombre de procès aux États-Unis. Lire la suite

publié le 30/07/2014 à 05:14
#cerveau #conscientisation #émotion #ethnologue #expérience #mémoire #neurosciences #neuroscientifique #observation #souvenir
(0) Commentaire